La Chabanne : Les métiers du passé

Déjà dans les années 1950,on pouvait dresser un bilan de tous les métiers qui jadis rendaient la montagne vivante et qui peu à peu disparaissent charrons, maréchaux ( fabricant entre autres les outils des sabotiers ) scieurs de long, couvreurs de chaume, creuseurs de serves ou encore meuniers.

Certains lieux dits nous rappellent d’ailleurs encore cet ancien métier, devenu rare de nos jours Moulin Guyot, Moulin Voir, Moulin des Arbres, Moulin de La Presle.

Parmi toutes ces activités, il faut bien entendu, ne pas oublier l’industrie sabotière.

Image du passé de 1850 à1900, le nombre des sabotiers continuait à augmenter, il passe d’environ 40 à 70.

Parallèlement la production doubla atteignant 60000 paires annuellement. Pour beaucoup c’était l’atelier familial. Pour -d’autres c’était Le départ vers le Cantal, Puy de Dôme et même le Jura pensant gagner plus d’argent.

Retournons quelques instants dans le passé et essayons de partager le quotidien d’un sabotier. C’est à pied avec tous leurs outils dans une besace que les sabotiers se rendaient sur leur chantier, en plein bois. La préoccupation était de trouver des vivres, surtout du pain et une bouteille d’huile pour graisser la soupe. Puis couper le bois nécessaire pour construire « la loge » et aménager un lit de fortune. La nourriture y était des plus simple, la soupe au lard 3 fois par jour. Quand les pommes de terre abondaient on faisait le fino, chacun avec sa cuillère y faisait honneur.

Dur métier que celui de sabotier, malgré cela les journées étaient minces 3 à 4 Frcs pour les forts ouvriers qui taillaient, la moitié en général pour les creuseurs . Pour gagner 4 Frcs il fallait tailler et creuser une dizaine de paires parallèlement un sabotier dépensait en moyenne 0 Frcs 70 par jour pour se nourrir.

Une des activités des sabotiers presque dans les années 1900 était le fumage ce qui rendait les sabots rouge foncé. Ce travail consistait à garnir un immense brasier de copeaux verts et à empiler 15 à 20 douzaines de sabots sur des perches suspendues.

En grandes partie la production était expédiée en région parisienne. Les jours de livraison le patron payait à boire un litre par ouvrier et l’on partageait le fino. Tous les “jaunes” étaient contents ( surnom donné aux sabotiers parce qu’ils sentaient la fumée ).

Le printemps venu, à la St Jean les sabotiers quittaient les bois et rentraient dans leur famille que certains parfois ntavaient pas vue depuis 8 mois. Quant aux sabotiers qui travaillaient chez eux, le travail était souvent moins rémunérateur mais la vie était moins dure ( mieux logés et vie de famille )

Et le 24 Juin jour de la foire à La Prugne, tous ces « jaunes » avec de grandes blouses, trinquaient en s’interrogeant pour savoir qui avait fait le plus grand nombre de sabots pendant la campagne.

 

D’aprés les sources du livre d’Or de La Chabanne

Martine Gentilhomme

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