La vie… , au Bourg :

Quand je suis venue à la Chabanne, pour la première fois il y a 35 ans, amenée par mon mari “le René” qui, lui, connaissait le pays depuis 1948, il y avait 4 cafés: chez le père Guichard, chez le Blanc, chez le Riri et chez le Germain. 3 épiceries, Mémée Nathalie, chez Marie, chez “Carrapied”. Une quincaillerie chez Métayer devenue après poste d’essence. Une boulangerie, une boucherie et deux écoles dont une privée dirigée par les soeurs Rose et Léocadie et l’autre laïque à la tête de laquelle il y avait Monsieur Meunier.

Les soirs d’été le bourg était traversé par les bêtes rentrant pour la traite, Celles des familles Rivière, Presle, Barge, Les Blancs,Chambonnière etc. On pouvait voir aussi l’attelage des boeufs du Roger, dit “Le Vieux” de Chambonnière tirant les chars de foin et guidés quelquefois par le jules de Périasse. Eux aussi, comme les commerces, ont disparu!…

Tout a bien changé! Nous n’avons plus qu’une seule vache au bourg, la Marguerite, surveillée de près par notre ami Frédo.

Le bourg s’éveille lentement le matin presque au son de l’Angélus, avec le premier départ du car scolaire des secondaires, c’est Pascal le cantonnier qui arrive suivi de Denise prête à prendre ses fonctions à l’école. Une heure après, c’est le départ des petits amenés par les mamans, Nadia, Nadine, Michèle, Pépé, Jean des Plans et Monique qui surveillent tout ce petit monde.

Le car parti, le silence se réinstalle, l’auberge a ouvert portes et fenêtres pour l’arrivée des premiers clients.

Lionel, qui est venu au départ du car scolaire ravitailler la cantine de Saint-Clément, a revêtu le tablier blanc et s’apprête à recevoir sa clientèle.

C’est au tour des fournisseurs, représentants, gaz etc… C’est aussi le facteur, le boulanger, on se retrouve avec l’un ou l’autre dans le bourg, on échange quelques mots, quelques blagues, et chacun retourne à ses occupations. C’est ensuite les services de la Mairie et de la Poste qui créent un peu d’animation ou de rencontres.

Le samedi matin on se retrouve quelques uns à la bibliothèque, tenue à tour de rôle par Titide, Camille, Marie, Yvette et Michelle.

L’été bien sûr, on voit plus de monde, les vacanciers, les marcheurs, les locataires des gîtes, cela permet de faire des connaissances, on peut discuter des itinéraires, des sites à visiter.

Depuis peu, l’auberge s’est agrandie d’une salle decafé et d’un bureau de tabac. Ces transformations constituent un pôle de rencontres et d’animations non négligeables. Hélène et Lulu s’investissent sérieusement dans ce sens. I1 est très important de conserver une vie communautaire car dans notre bourg nous ne sommes plus que 40!

Espérons que la “Maison du Robert” une fois aménagée, attirera une famille qui viendra augmenter ce chiffre. En attendant, les travaux de ce chantier créent une animation.

Notre village est calme, c’est vrai, quelquefois même un peu trop pour nous, mais beaucoup nous l’envient, pour sa situation et nombreux sont ceux qui, une fois venus reviennent …

Jeanine Guillermin (écrit en 1997)

VACHE